Depuis le milieu du XI eme siècle
L'histoire
L'Abbaye-Prieuré de Ronsenac : un lieu chargé d'histoire
L'Abbaye Saint Jean Baptiste de Ronsenac : une fondation du seigneur de Villebois.
Près de mille ans d'histoire...
La fondation de ce monastère se situe vers 1060 par le Seigneur de Villebois. Selon une pratique courante à l’époque en construisant son château le seigneur fonde une abbaye à proximité. Selon toute probabilité c’est autour de 1060 que se situe cette fondation. Les bâtiments laissent voir de nombreuses traces de cette première construction du XI ème siècle.
Vers 1080/1090 l’évêque de Périgueux donne l’abbaye à Hugues, abbé de Cluny. L’abbaye devient de ce fait prieuré dépendant de l’Abbaye de Cluny. Situé à quelques centaines de mètres hors du diocèse d’Angoulême, il sera l’un des seuls prieurés clunisiens en Périgord.
Le 11 juillet 1291, le Pape Boniface VIII autorise l’Abbé de Cluny à prélever sur 13 prieurés de l’ordre, dont celui de Ronsenac, la somme de 4000 livres tournois pour faire face à des difficultés financières de l’ordre. En contrepartie il leur accorde le titre de « Doyenné » pour les distinguer des autres prieuré clunisiens.
On peut estimer à environ 150 000 € la somme que chacun des treize prieurés devait fournir par an pour réunir une telle somme…. c’est dire que les prieurés choisis devaient être florissants… Faut il voir dans cette redevance inattendue la cause de l’interruption probable d’un programme de travaux ? Qui le sait…
A partir du XIIIe siècle, nous pouvons suivre les évènements de la vie du prieuré. En 1343, alors que la guerre de cent ans ne fait que commencer, les envoyés de Cluny sont obligés de s’arrêter à Angoulême et ne peuvent se rendre à Ronsenac, région particulièrement tourmentée., Malgré tout, le doyenné de Ronsenac arrive à surmonter les graves difficultés de la guerre de cent ans.
Après le temps de la guerre et du déclin vient celui d’une nouvelle prospérité : le Doyenné fait l’objet de travaux d’amélioration et d’embellissement.. Le Prieur se construit un logis confortable auquel un autre ajoutera plus tard un escalier somptueux, de larges fenêtres remplacent les étroites baies médiévales, une cheminée est ajoutée à la salle des moines…. Bien que le Prieur ne cesse de se plaindre Cluny de ses difficultés financières on met en oeuvre un programme de sculpture recherché pour les galeries du cloîtres, on finance la formation d’un moine à Toulouse… Le temps de la guerre et de la peste semble bien loin, mais de nouveaux nuages apparaissent
Les guerres de religions seront particulièrement meurtrières dans cette région et le prieuré sera mis à sac dès le commencement des hostilités… On a retrouvé un boulet de fonte dans un mur ! Les dommâges seront terribles : les bâtiments sont détruits et brûlés, le choeur de l’église n’est plus que ruines…
Au début du XVII ème siècle après les ravages des guerres religieuses quelques moines tentent de relever les ruines: on rassemble dans l’aile sud ce qu’il reste de vie monastique, on scinde le réfectoire dans sa longueur pour faire des cellules, dans sa hauteur pour faire un grenier, la cuisine devient une chambre pour le prieur, on cuisine et mange dans une petite pièce que l’on fait alors communiquer avec le cellier….
En 1684, le prieuré est donné pour partie aux bénédictins anglais chassés de leur pays. Ils se le partageront longtemps avec les moines clunisiens.
Cette cohabitation sera souvent complexe voire conflictuelle, c’est de cette époque que l’on tient la qualification ‘d’abbaye prieuré » qui aura cours jusqu’à la Révolution : communauté indépendantes, les moines anglais forment une abbaye en même temps que les clunisiens soumis à l’autorité de l’abbé de Cluny forment un prieuré…
Si en 1790 les ordres monastiques sont dissous, il y a déjà cinq ans que les derniers moines de Ronsenac ont été rappelés à Cluny. Il n’y avait plus depuis lors qu’un bailly qui administrait les biens.
Le prieuré est alors voué à être vendu comme bien national et séparé de l’église qui doit être détruite et la paroisse regroupée avec celle de Villebois Lavalette. Une vraie campagne de protestation s’engage alors : les habitants de Ronsenac ne veulent pas de cette paroisse de Villebois, la rivalité entre les deux communes ne date pas d’hier….
Les paroissiens obtiendront gain de cause et la paroisse et l’église seront sauvées !
Les bâtiments ne bougeront guère depuis la révolution jusqu’à nos jours mis à part la vente des quelques chapiteaux et de la porte d’entrée, le prieuré ressemble aujourd’hui au descriptif fait lors de la vente comme bien national.
Deux familles le posséderont de la révolution jusqu’en 1987. Rarement habité il sera ainsi relativement préservé des remaniements destructeurs. Il sombre dans l’oubli et seules les quelques visites des « sociétés savantes » entretiennent le souvenir.
En 1987 Il est remarqué par Monsieur Montigny qui décide immédiatement de l’acquérir et de le sauver. Il est alors inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques puis la découverte en 1988 dans le réfectoire de remarquables peintures murales qui seront classées monuments historiques contribue à le faire connaitre. Depuis les travaux de recherches et de restauration se poursuivent.